Élections démocratiques ?

Le choix démocratique selon le commissaire San Antonio « La véritable indépendance consiste à dépendre de qui on veut » San-Antonio – Les pensées de San-Antonio.

Le choix démocratique selon le commissaire San Antonio « La véritable indépendance consiste à dépendre de qui on veut » San-Antonio – Les pensées de San-Antonio. La formule de San-Antonio ne serait-elle pas un peu ironique par hasard ? Faut-il donc entendre qu’en choisissant de qui nous allons dépendre, nous choisissions la servitude plutôt que la liberté ? - Examinons ce choix à la lumière de l’actualité politique. Lorsque nous choisissons un Président, un député, un maire, c’est en fonction de certaines promesses d’action, d’un certain programme. Seulement, l’acte de voter pour lui, ne signifie pas en réalité qu’il ne reçoit de nous que le mandat de réaliser ce qu’il nous a promis : nous lui donnons surtout un certain pouvoir, conféré par l’élection et dont il fera l’usage qu’il voudra. Car voilà l’essentiel : en votant nous nous dessaisissons de notre volonté parce que nous la déléguons à notre candidat ; il a le pouvoir de décider en notre nom, ce qui veut dire que nous ne pouvons plus décider de ce qu’il convient de faire, par exemple : qui a le droit de faire des enfants ou pas, qui devra payer l’impôt ou pas, qui aura le droit de fumer un joint ou pas. Première conséquence : le Président fait l’exact contraire de ce qu’il avait promis ? Est-ce illégal ? S’agit-il d’une trahison ? Pas du tout ! Il ne fait que ce pourquoi il a été élu : gouverner la France. Seconde conséquence : tel parti d’opposition dit : « Tous ces hommes politique sont des nuls ! Punissez-les en votant pour nous ! Ça va bien les embêter ! » => Votez donc pour ces gens-là, pour chasser les incapables qui occupent le pouvoir. Du même coup vous leur donnerez le pouvoir d’agir en votre nom – selon leur idéologie. Faut-il alors rêver que ces lois, nous allons les faire nous-mêmes, nous les Dupont-Durand de banlieue ? Bien sûr, à moins de se rêver dictateur, personne ne croit possible de décider ainsi du sort des autres. Mais chacun croit qu’en choisissant de voter pour tel candidat, sur tel programme plutôt que sur tel autre, il exerce sa liberté souveraine. Et c’est vrai. Sauf qu’une fois élu, on va lui rappeler vite fait qu’il n’a du pouvoir que tous les cinq ans, et encore ce pouvoir est-il simplement de choisir son maitre.

Jean-Pierre Hamel Philosophe

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