Café de philosophie VOYAGER : EST-CE LE MEILLEUR DES LOISIRS ?

Samedi 21 Juin « Au Sans Souci », 1 rue de Contrai - Reims 17h - 18h45 Entrée libre

Pensées sur les loisirs - « Tout le malheur des hommes vient de ne savoir pas demeurer en repos, dans une chambre. » Pourquoi vouloir aller par milliers se confiner sur une plage, à Venise, à Rome ou ailleurs ? Avec Blaise Pascal, on l’expliquera par une angoisse : celle de la mort. On tente de la repousser par le divertissement, les loisirs, le tourisme. Alors que rester en repos dans sa chambre est un moyen de s’en accommoder. - « Vacances » vient du latin « vacare » qui signifie être vide, en manque de quelque chose . « Vacance » au singulier désigne un vide de l’âme, une vacuité. Il convient alors de remplacer la « vacance » par des « vacances », la nature ayant horreur du vide. - Au retour des vacances subsiste un fâcheux sentiment. Celui d’un manque. Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir pris des photos et d’avoir coché toutes les cases de ce qu’il y avait à voir et à faire. Or, c’est dans le « faire » à tout prix que quelque chose se rate. - Les Romains distinguent l’otium du negotium. Le premier est un loisir studieux et vertueux, le second en est la négation. C’est l’affaire du marchand qui s’active dans le « négoce ». L’otium échappe à la marchandisation du monde et du temps. La prouesse du capitalisme est de l’avoir transformé en negotium et d’organiser les loisirs sur le même mode que le travail qu’il faut rentabiliser. - Mis aux arrêts pour une affaire de duel, Xavier de Maistre est enfermé dans sa chambre. Pour occuper cette oisiveté, il écrit et commence par décrire sa chambre et ce que lui inspirent les objets autour de lui. Un livre « Voyage autour de ma chambre ». Une escapade qui vaut bien le détour.

- Reims Mobilités. La mobilité est devenue un mot d’ordre. Il faut bouger. Gare à ceux qui restent en place, dans leur chambre. Cet acharnement à vouloir rendre mobile s’observe dans la recherche d’emploi, dans l’obligation de partir en vacances - pas en vacance -. Baudrillard parle de « mobilité effarée » pour cette frénésie. Visible sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. « Le but c’est le chemin », disait Goethe. Pas si sûr.

Didier Martz, philosophe

Le progrès joue-t-il l’avenir aux dés ?

1ère partie : Texte de la conférence du vendredi 25 avril 2025 prononcée à la médiathèque Falala de Reims par Jean-Pierre Hamel, philosophe dans le cadre du rendez-vous mensuels LES VENDREDIS DE LA PHILOSOPHIE 2de partie : Texte de Didier Martz (à venir)

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Peut-on perdre sa dignité ? II

Oui, bien sûr. Presque tous les jours, nous ne sommes pas dignes de ce que nous faisons, ô, frères humains. Chaque jour, nous acceptons, nous consentons. Nous consentons à ce que des hommes, des femmes et leurs enfants vivent dans la pauvreté, sans accès aux soins, à l’éducation et au logement. Nous acceptons le racisme, l’antisémitisme, la discrimination des noirs, des Arabes, des musulmans quand ce n’est pas pire. Nous consentons à la mort de dizaines de Palestiniens civils, nous consentons, nous consentons… Et celui-là qui est sur le trottoir que j’abandonne à son sort. Nous ne perdons peut-être pas notre dignité, mais c’est surtout d’indignation dont nous manquons.

Conférence de DIDIER MARTZ, philosophe du 28 mars dans le cadre des VENDREDIS de la PHILOSOPHIE

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