Faut-il aimer pour faire l’amour ? Le best off

Café-Philo du 17 novembre de 17h à 19h au café « Les 3 Ptit’s bouchons » - Reims

On commence par un rappel historique concernant les mentalités et les lois. L’amour apparaît dans la tradition occidentale lorsque, disjoignant les sentiments amoureux de la sexualité, la tradition courtoise se forme. Dans la même période, la loi est venue encadrer la sexualité par les liens matrimoniaux, garantissant ainsi la pureté du lignage.

Mais au Café-philo d’aujourd’hui, on pose la question très différemment : l’amour est un désir et faire l’amour suppose la production d’ocytocine dans le cerveau. Et du coup la question se pose dans ces termes : Faut-il croire que l’être humain soit séparé en deux, comme par une muraille de Chine, avec d’un côté les affects amoureux et de l’autre les sensations, jouissances – ce que Freud nommait « le plaisir d’organe » ? Faut-il au contraire croire que cette muraille n’existe pas, et que l’amour suppose le mélange et la collaboration des hormones et des sentiments ? Le débat emprunte d’abord le chemin de la définition séparée : - Avec d’une part l’amour sentiment, qui doit être distingué en deux étapes : le sentiment qui peut prendre la forme de la passion (dont on dit qu’elle dure 3 ans à la suite de quoi elle se transformerait en attachement) et que les grecs désignaient par le terme Eros. Et par ailleurs l’« amour-agapè », celui qui donne au lieu de prendre, et que les chrétiens nomment charité. - Et d’autre part l’amour sensuel ou sexuel, qui donne naissance à des comportement très différents, selon qu’il réponde exclusivement à une pulsion sexuelle, ou bien qu’il participe d’une recherche d’échange incluant le corps, découvert progressivement à partir de préliminaires qui vont bien sûr culminer dans l’acte sexuel. On critique au passage les dérives de ces rapports amoureux dévoyés par le désir effréné de consommation, faisant oublier que cet amour-là est découverte l’autre à partir de sa vie quotidienne, de ses plaisirs, de ses désirs. De ce point de vue, il faut comprendre que l’acte amoureux produit non seulement du désir, mais révèle aussi l’intimité de l’autre lorsqu’on devient réellement son amant.

- On revient alors à la question initiale mais en l’inversant : Peut-on aimer sans faire l’amour ? Une tendance à l’abstinence se développe chez les jeunes aux Etats-Unis où l’exclusion de la pulsion sexuelle est tantôt conçue comme une purification de l’être, tantôt comme un intensificateur de sentiments et de vie spirituelle grâce à un mécanisme de sublimation. Cette conversion de la pulsion permet de passer de l’amour Eros à la philia par la quelle les grecs désignaient l’amitié, lien plus durable et plus bénéfique que l’amour. - Mais on dénonce ce choix de l’abstinence qui relève de l’ignorance du rapport entre sexualité et vie spirituelle, tel que l’enseigne le Tantrisme par une pratique permettant d’intégrer l’un à l’autre.

C’est alors qu’on sollicite la parole des femmes restées discrètes principalement sur le sujet de la sexualité. Celles qui prennent alors la parole soulignent : - les différences anatomiques dont nul n’ignore qu’elles constituent un élément déterminant de la sexualité ; - la différence de tempo dans l’acte amoureux (incluant les préliminaires au sens déjà signalé) ; - le rôle des émotions non seulement ressenties, mais aussi exprimées ; - l’importance pour les femmes de ressentir le respect avec le quel leur partenaire les considère.

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